par Kim » 25 Nov 2007, 02:15
Il y a longtemps que je n'ai pas pris le temps de faire un speed rapido... Donc un classique speed writing sur les vampires.
Coup de grâce
Il devait partir. La ville venait d'être la proie d'une importante secousse sismique. Ici et là, nombre de maisons ou d'immeubles s'étaient effondrés, des incendies commençaient à prendre forme, les gens affluaient en masse vers des points qu'ils supposaient être des points de rencontre les visages emplis d'expressions désespérées, hagardes ou éprouvées. Les secours devaient sûrement commencer à s'organiser car c'était toujours ainsi que cela se passait.
Lui, au milieu de tout ce vacarme, devait partir. Il n'est jamais bon pour un vampire de rester dans un endroit avec beaucoup de monde, un lieu où nuits et jours, l'activité bourdonne et où on peut facilement remarquer son "petit commerce". Alors, il fallait qu'il parte pour sa sécurité.
Cela arriva prés du quartier résidentiel. Normalement, la plupart des gens de ce genre de quartier ne constitue qu'une population résidentielle de passage, ne venant dans leurs villas que le temps de week-ends ou autres vacances. Il avait décidé de passer par ce quartier car en ces jours hivernaux non festifs, peu de gens s'y trouvaient. Et du coup, peu de secours risquaient de s'y trouver. Il entendit le bruit alors qu'il remontait l'avenue principale. C'était un bruit sourd et discret, le bruit d'une personne en pleurs mais qui semblait avoir épuisé et ses larmes et ses cris. Une fin de sanglot en quelque sorte. Intrigué, il se dirigea vers eux.
Ce devait être une belle maison résidentielle, une de ces maisons douillettes avec tout le confort nécessaire pour paresser, trainasser, se reposer. Ce devait car devant lui, ne restait qu'un amas de débris effondrés à l'image du voisinage.
Il la trouva dans un ensemble de ruines. C'était une femme au cheveux longs chatains allongée sur le ventre dont il ne voyait pas le visage. Un amas de poutres, gravats et autres morceaux de béton s'étaient effondrés lui recouvrant les jambes et une partie du corps (et sûrement lui brisant des os en divers endroits. Elle était tombée et une tige de métal lui avait traversée une partie de la poitrine. Elle avait surement dû essayer de bouger (volontairement ou involontairement) en cherchant à appeler quelqu'un, et la barre avait remué dans la plaie, meurtrissant encore plus la chair. Combien de temps lui restait-il à vivre ? Ce devait être une question d'heures, plus prés du minimum que du maximum potentiel.
Il s'approcha d'elle en faisant des "chut" comme pour la rassûrer et là, lui prit la main. Il y eut une réaction, une main qui se crispait sur la sienne comme pour se raccrocher à une présence. Il y eut des tressailemments comme si des pleurs reprenaient. Pleurs de joie, larmes d'espoir, nervosité éclatant au grand jour ... Il lui tapota la main et fit un chut pour la calmer.
Il n'avait pas soif. Depuis le temps où il avait appris à maîtriser sa soif pour se faire discret, il arrivait à contrôller ses pulsions. Il n'avait pas soif et pourtant, il allait le faire. Il était hors de question de transformer cette pure inconnue en vampire (car quel pourrait être son comportement ?). En revanche, il pouvait la mordre, la tuer en lui évitant des souffrances. Ses victimes ne mourraient-elles pas un sourire au lèvres ?.
Il s'approcha d'elle, lui tenant toujours la main et planta ses crocs dans sa nuque, rapidement pour qu'elle ne sente pas la douleur. Combien de temps restèrent-ils ainsi ? Combien de temps s'écoula avant que la pression au niveau de la main ne se relâche complétement ? Il resta un peu plus longtemps sur son cou, non pas par plaisir, mais pour s'assurer qu'il avait bien effectué son rôle, pour être sûr qu'elle était bel et bien partie.
Il se releva et reprit sa route ensuite, la gorge lourde. Il n'aimait pas cela. Il détestait ce genre de situation qui ne lui laissait pas de choix, oui, il détestait cela. Et tout immortel qu'il était, en marchant, il se disait que s'il devait se retrouver dans une situation similaire, il aimerait lui aussi qu'on lui portât le coup de grâce.
2 heures 15 (entrecoupées sur 2 jours faute de temps).