par Kim » 19 Déc 2019, 22:47
Ce n'est pas évident de donner son avis sur une œuvre autobiographique car l'histoire est profondément ancrée dans son dessinateur.
De mon point de vue, le début choque graphiquement quand on arrive sur les dernières pages car il y a une évolution graphique. Est-ce gênant ? Pour un lecteur, non. Pour un éditeur, peut-être car ce début est différent graphiquement parlant et quand on sait qu'un éditeur ne lit que 5 ou 6 pages, cela peut lui faire croire des choses ...
Au niveau de l'histoire, cela part un peut dans toutes les directions. Au départ, il y a une histoire se fragmentant en plusieurs époques. Puis arrive la réflexion sur le processus de création. Et c'est là, pour moi que le bât blesse. On passe d'une histoire à je parle de l'histoire. Pour moi, il s'agit de deux choses distinctes. Le côté histoire et le côté processus créatif. L'histoire, c'est tous les souvenirs, le travail autour. Le procédé créatif, c'est le passage chez le libraire, les références qui débarquent. Même avec le teaser de la rupture, j'ai eu durant ce passage "libraire", l'impression que tu meublais avec quelque chose en attendant de savoir comment tu allais articuler la suite.
C'est d'autant plus vrai que les deux scènes auparavant sont quasi identiques. Toutes deux sont des conversations avec les deux sœurs. Toutes deux sont dans des cadres quasi identiques (en extérieur) et (désolé de le dire) les deux sœurs sont graphiquement trés proches. Pour moi, ces deux scènes avaient un côté un peu de redite, du coup.
Voilà pour quelques impressions. Pour le dossier éditeur, tu devrais sélectionner des scènes fortes. Naturellement, il y a le passage autour de la suicidée qui est très fort (les 8 premières pages du chapitre 1) mais ce n'est pas vraiment dans le ton de la suite. Un des problèmes de ce dossier tient à son nombre de pages. 300 pages, c'est énorme, trop. Pour moi, il faudrait que tu arrives à un nombre de pages qui n'effraie pas un éditeur (genre 200) , que tu donnes l'impression de quelque chose de construit et non, de quelque chose de fait au "jour le jour". Plus une histoire qu'un journal, quelque chose avec un plan. Cela veut aussi dire supprimer des scènes comme le prologue.
J'espère ne pas avoir été trop dur car je suis conscient du fort côté affectif lié à une histoire personnelle. Il y a du fond. Tu as des choses à raconter. la question est plus comment vas tu les raconter.
Kim