par Kim » 24 Mai 2015, 23:00
Bon quelques news rapides.
Tout d'abord, je suis emmerdé. Entendons par là, j'ai des problèmes, pas "je suis dans la merde".
Au niveau de la pizzeria, c'est un petit trou d'air financier. Pour pouvoir boucler ma dernière grosse facture (à savoir la TVA que j'avais à payer et qui portait sur toute l'année précédente), j'ai dû emprunter 1.000 € à la famille. Entre-temps, j'ai pas mal bossé et comme j'ai payé en Mai, la dernière échéance d'un prêt (125€ par mois), logiquement, les affaires devraient aller mieux. Surtout une fois que j'aurai payé ma prochaine grosse échéance arrivant mi-Juin (mais moins grosse que celle de Mai).
Ensuite au niveau du projet d'exposition sur Périgueux. Là, j'ai trois problèmes. Le premier tient à l'exposition dans les vitrines des commerces de la grande rue piétonne de Périgueux. J'ai une trentaine d'artistes et entre 150 et 200 visuels. Il y a une cinquantaine de boutiques ok pour l'évènement. Chaque boutique doit avoir 4 œuvres (2 en Juillet, 2 en Août). Je risque d'être court en œuvres à présenter. Ayant arpenté les boutiques, j'ai déjà fait choisir les deux tiers des commerçants de la rue pour Juillet. Il me reste un tiers de la rue à faire. Et ensuite je vais prier pour avoir plus de visuels à exposer pour Août. Si des fois, des illustrateurs du CFSL ou des speed-painteurs veulent me filer des oeuvres pour une expo prévue dans la rue piétonne d'une ville de 30.000 habitants, cet été, je dis "merci".
Le second sur la manifestation, tient au programme des animations. Il faut que je boucle les 4 dates prévues. Je prévois des expositions/ animations sur les places de Périgueux durant 4 jeudis en été. L'idée est que les artistes exposent des œuvres de grand format, qu'ils ne pourraient exposer dans les vitrines des commerces. La première date est quasiment bouclée. Le reste est en revanche plus problématique surtout vers Août.
Le troisième est une connerie qui va me faire passer pour un couillon. J'ai réservé une salle pour une réunion où artistes, commerçants et officiels seront présents. Cette réunion, en fait, n'est pas trop pour les artistes et les commerçants mais surtout pour les officiels. Tout est prévu depuis début Avril. Sauf que, je me suis aperçu que j'étais un boulet. J'ai tout préparé pour le lundi 1er Juin. Le lundi, jour où nombre de commerces sont fermés. Une réunion, ce jour là, c'est la quasi certitude de n'avoir pas de commerçants présents. Or pour satisfaire des officiels, il faut des gens présents. Du coup, dés mardi, je vais annuler la réunion, chercher une nouvelle date, avertir tout le monde que le meeting est reporté et passer pour un couillon.
Pour terminer, une petite anecdote sur la pizzeria. Dans un commerce, on ne fait pas crédit. Théoriquement. Dans les faits, on le fait toujours. Faire crédit, c'est un risque mais aussi un plus pour certains clients. Le client qui à un moment est dans la mouise, à qui vous faîtes crédit et qui revient vous payer plus tard, vous est reconnaissant. Il faut toutefois encadrer ce crédit. Dans mon cas, les règles sont simples: D'abord, une personne qui me fait un crédit, doit me laisser un document officiel (la plupart du temps, la carte d'identité). Si je ne connais pas la personne, le crédit sera de 30€ max. Si je connais la personne, cela sera entre 30 et 40 max. Hormis pour un client "cassos" du quartier dont j'ai la carte d'identité depuis plus d'un an et demi, je n'ai jamais eu de problème. Jamais. Parfois, les remboursements traînent un peu (genre 3 à 4 mois) mais ils viennent toujours. L'autre jour, une cliente vient. J'avais déjà évoqué cette cliente dans une chronique précédente traitant des clients "psy". Elle venait alors avec son copain rencontré en psy et était shootée aux médocs. Depuis, elle a changé de copain pour un autre sûrement rencontré aussi en psy et est plus ouverte. Le hic, c'est que maintenant, elle ne doit pas carburer que aux médocs mais à d'autres substances plus illicites. Cette cliente me doit donc une ardoise de 37€ correspondant à deux pizzas, une bouteille de rosé et 5 bières, l'alcool étant pour son homme pour "accompagner la pizza". En fin de soirée, je la revois donc entrant avec son homme. Elle sourit et a du mal à tenir ses yeux ouverts. Son homme a les yeux injectés. Bref, ils sont shootés à n'en pas douter. Je lui demande si elle vient pour me régler son dû (j'ai au passage sa carte vitale) mais non, c'est pour que je lui avance des pizzas. Et là, je lui réponds que non et je lui rappelle "mes règles" d'emprunt. Oui, mais son copain travaille pour une asso et il va être payé le 1er Juin. Désolé mais même si il touche ses sous alors, qu'est-ce qui me dit que je le verrais le 1er Juin ? Rien. Je n'évoque pas le fait que l'argent a plus de chances de partir en injection dans les veines ou en lignes dans les narines alors. Le copain comprend avec une voix somnolente. Elle lâche un "On n'a rien à manger." Certaines personnes empruntes de valeurs comme la charité ou la pitié, seraient tenté de "faire une pizza" malgré tout, même la moins chère, mais là, ma réponse est un non ferme. Dîtes oui une fois à des junkies ou autres cassos, ayez pitié d'eux et le lendemain, ils seront devant votre porte à vous refaire le coup des grands yeux larmoyants. Non. Il y a des règles point final. Du coup, ils s'en vont. Un client venu entretemps, me dit qu'ils étaient légèrement ailleurs. Un joli euphémisme.
Kim