Quel est le rapport avec une exigence d'éditeur ?

Non, ça ce n'est pas du domaine de l'éditeur.
Le principe des clefs sert à gérer ton énergie, ton temps et ta mise en page. Ca dépend des heures que tu prévois, par exemple disons que tu vise 20 heures pour une planche. 20 heures qui inclut le story-board de la planche, son crayonné, son encrage ou clean et sa couleur. Quand tu débutes, tu ne sais pas du tout comment gérer le temps et optimiser ton énergie. Ce système est bien pour apprendre gérer une planche, son temps, son budget, sa composition.
Une vignettes clef est une grosse ou moyenne vignette dans laquelle t'y met tout ton coeur, elle coute cher en investissement. Tu met le paquet niveau cadrage, détail, poses des personnages ... enfin tu vois le genre. Sauf que une seule clef demande déjà 5h00 de travail, pour moi par exemple. Mais quand tu débutes, faire des panoramiques sur des villes, des batailles de vaisseaux ou de chevaliers ou encore, des charges épiques de chevaux, un héros qui fait un salto de shaolin et qui défonce la tête d'un méchant en contre-plongé avec le décors ... facile tu met 8h00 pour une seule vignette voir plus.
Si tu fais du manga a 20-30 pages par mois, également, tu t'amuse pas à mettre des clefs à tout va mais tu réfléchis bien avant d'en mettre une. Les mangas sont un parfait exemple de l'utilisation des clefs, c'est d'ailleurs pour ça qu'ils se considèrent plus proche de la jap-anime que de la BD. Leur mise en page s'articule autour d'une clef de personnage pensé et dessiné comme dans un animé. Personne ne remarque vraiment qu'autour de ses clefs, les dessins sont assez sommaire. Mais ça passe, parce que les clefs de manga sont en général terrible.
Au format franco-belge à 46 planches dessinés au format raisin, les vignettes sont vraiment gigantesques, donc prennent beaucoup de temps à être dessinées. Le choix de sélection des moments clefs, ne dépendent que du dessinateur, de son niveau et son temps. 2-3 clefs en moyennes sur du format européen 46-60 planches, est très correct et permet des rendus très aéré malgré les clefs chargés. La bd Okko est un très bonne exemple de ce système, qui permet d'avoir des mises en pages assez dynamique.
Donc, si tu t'amuse à mettre 8 clefs sur une planches, ça peut rendre bien. Mais tu prends le risque de surcharger ta planche mais également de perdre du temps.
Si tu n'en met pas du tout tu risque de rendre ta planche moins attractive et d'avoir des rendus de mise en page proche de l'amateurisme.
C'est à toi d'optimiser. Mais je te conseil 2-3 clefs de moyenne pour du format comic ou franco-belge. 1-2 si tu fais du manga car le format est petit.
Le cerveau survole une planche au lieu de la lire. C'est à dire, il va passer de la clef 1 à la clef 2 et va survoler ce qu'il y a entre les deux. Je veux dire par là, il va surtout se focaliser sur les dessins (les poses et les rendus visuels) les mieux formuler. On a donc parfois l'impression de lire une BD sans savourer les dessins. Ou de passer 10 secondes sur une page et ne lire que des bulles. Hors c'est faux. Si les clefs sont bien dessinés et placés, elles ont suffisamment d'impact pour graver l'image et l'émotion dans notre subconscient. C'est la différence entre bon et un mauvais dessinateur.
Moralité, il ne faut pas se dire que ça sert à rien de s'appliquer sur une planche parce que le lecteur n'y passera que 10 secondes. Tout comme se dire qu'il faut que tout soit super bien dessiné avec pleins de détails partout. Mais faire l'effort de gestion de la mise en page et du rangement des strips.